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Communiqué du POP Vaudois
21 septembre 2004

Déboutés - le POP accuse le gouvernement de forfaiture [Canton de Vaud]
Forfaiture : violation du serment de foi, manque de loyauté, grave infraction dans l'exercice de ses fonctions

L'accord de la honte entre Blocher et le Gouvernement vaudois n'aura décidemment pas eu l'effet escompté : les dossiers humains négociés avec réponse politique positive ont vite pris le pas sur le scandale des renvois (680). En quelques semaines, c'est une traînée de poudre de solidarités, de mobilisations, d'actes généreux qui s'est emparée d'un canton, choqué au plus profond de lui-même. Après le Grand Conseil, les Syndics et Municipaux se mobilisent, tout le tissu associatif, syndical donne de la voix, des églises se proposent d'accueillir un refuge. C'est une marée humanitaire qui se glisse dans tous les pores de la société.

Si le Gouvernement est sourd-dingue, ce n'est pas par autisme congénital. C'est parce qu'il a décidé politiquement de capituler devant le pouvoir fédéral et Blocher en particulier. Le grand tournant a eu lieu lorsque le Gouvernement vaudois est allé à Canossa et a demandé dans une extrême faiblesse de l'aide à Blocher. Blocher n'a rien demandé, mais il a tout obtenu : l'assurance de la fermeté, le refoulement sans distinction, l'abandon des prérogatives étatiques cantonales. Ne nous trompons pas : ce que le Conseil fédéral obtient dans ce dossier de l'asile aura valeur d'exemples pour d'autres dossiers cantonaux...

Le Gouvernement vaudois s'est délibérément placé en position subalterne, il a accepté de fait d'être une zone administrative vassale de la Confédération. C'est bien la peine d'avoir une Constitution cantonale et des élus, si c'est pour capituler de la sorte...

Pourtant, il n'est pas trop tard, au regard des vies humaines, d'avoir un autre choix, celui de la résistance à Berne, sur la base du principe international de non-refoulement. Car le canton, autorité d'exécution des décisions de Berne ne peut se soustraire à ses obligations. L'avis de droit du professeur Moor doit être adopté. C'est cette politique qui a été appliquée entre 1996-98 au Conseil d'Etat, pendant la courte majorité de gauche. C'est cette politique de résistance qui a permis le maintien des saisonniers d'ex-Yougoslavie, c'est cette politique qui a empêché à l'époque l'expulsion des Kosovars et des femmes de Srebrenica. Le POP & Gauche en mouvement demande aux élus de gauche du Conseil d'Etat de rompre le silence et d'exprimer une rupture de collégialité.